La grossophobie, c’est quoi ?

En avril, on parle grossophobie

La grossophobie, fréquente et banalisée, génère discriminations et préjugés envers les personnes en surpoids ou obèses. Elle entrave l’accès aux soins, à l’emploi et à d’autres domaines de la vie quotidienne. Comprendre et reconnaître cette réalité est essentiel pour construire une société plus équitable, respectueuse de la diversité des corps.

Pour y réfléchir et lutter ensemble contre ces préjugés et ces stéréotypes, nous vous proposons de découvrir notre outil de sensibilisation « Le petit guide sur la grossophobie« .

Il existe en version papier gratuitement, si cela vous intéresse, contactez-nous par mail ou par téléphone.

femme devant un miroir

Body Positivisme : un mouvement en mutation

Depuis plusieurs décennies, le mouvement du body positivisme a évolué, passant d’une révolution contre les normes esthétiques oppressives à une expression individualiste de l’acceptation de soi.  Originalement conçu par les femmes grosses comme un cri de résistance contre les normes de beauté restrictives et discriminatoires, le mouvement a désormais été récupéré par une variété de voix. Il a évolué pour devenir une plate-forme où une multitude de voix s’expriment, parfois au détriment de son essence militante initiale.

body positivisme

Les origines du body positivisme

L’histoire du body positivisme remonte à plusieurs décennies, mais ses origines modernes peuvent être retracées dans les années 1960-70. À cette époque, des voix marginales commencent à se faire entendre, défiant les normes rigides de beauté et de taille imposées par la société. Llewellyn Louderback, auteur américain, publie en 1967 un article intitulé « More People Should be Fat! » dans The Saturday Evening Post, exposant les défis rencontrés par sa femme en raison de son poids. Cet article inspire Bill Fabrey à fonder en 1969 la National Association to Advance Fat Acceptance (NAAFA), luttant contre la discrimination envers les personnes en surpoids. Ensuite, en 1996, l’association The Body Positive est fondée par Connie Sobczak et Elizabeth Scott, avec pour objectif d’aider les individus à accepter leur corps et à lutter contre les troubles alimentaires.

Un mouvement qui évolue

Cependant, au fil des décennies, le body positivisme a subi des transformations significatives. Avec l’avènement des réseaux sociaux, le mouvement a connu une popularité croissante, atteignant un public plus large. Les plateformes telles que Instagram et Twitter ont permis à un large éventail de personnes de partager leurs expériences et de revendiquer l’acceptation de soi, quel que soit leur poids ou leur apparence. Mais cette popularité a également entraîné une dilution du message original du mouvement. De nos jours, il n’est pas rare de voir des personnes minces et répondant aux normes, utiliser le hashtag #bodypositive pour partager leurs propres insécurités physiques, telles que des vergetures ou des bourrelets. Bien que ces préoccupations soient légitimes, elles émanent souvent de corps qui correspondent déjà aux normes de beauté dominantes, détournant ainsi l’attention des personnes qui étaient à l’origine marginalisées en raison de leur poids ou de leur apparence.

Une ré-appropriation critiquée

Cette évolution du body positivisme a suscité des débats au sein du mouvement lui-même. Des voix s’élèvent pour dénoncer la déformation du mouvement, qui était à l’origine politique et militante. Le collectif Gras Politique, une association française luttant contre la grossophobie, souligne que le mouvement a été porté par des femmes grosses et racisées se sentant invisibles et mal considérées dans la société américaine. L’utilisation du mouvement par des personnes minces et conventionnellement belles a conduit à une perte de l’essence même du body positivisme, qui était de défier les normes de beauté dominantes et de lutter contre la discrimination basée sur le poids.

Dans son édition de juillet, le *Süddeutsche Zeitung Magazin* dresse un portrait désabusé du body positivisme, qualifiant le mouvement de “beau principe” mais aussi d' »idée fabuleuse » difficilement réalisable dans une société où les normes de beauté sont étroitement liées au capitalisme. Le magazine souligne également comment le mouvement a été détourné par l’industrie de la mode et de la beauté, devenant parfois une simple stratégie marketing. Le magazine allemand souligne que le retour de l’extrême maigreur sur les podiums de la haute couture et les campagnes publicitaires « prétendument inclusives » ne font que perpétuer les injonctions esthétiques traditionnelles. En effet, bien que des mannequins plus size soient mis en avant, ils sont souvent présentés avec des traits conventionnellement attrayants, ce qui renforce la pression sur l’apparence physique plutôt que de la réduire et invisibilise d’autant plus les corps gros et très gros. Face à ces constats, le concept de « body neutrality » émerge, mettant l’accent non pas sur l’aspect esthétique des corps, mais sur la dissociation de la valeur personnelle de l’apparence physique.

Vers plus d’inclusivité ?

Outre les nombreuses critiques de ré-appropriation du mouvement body positive par un public non concerné par la problématique initiale, certain.es défenseur.euses du mouvement soutiennent que le body positivisme devrait être inclusif de toutes les formes de corps et de toutes les expériences. Vannah Malila, fondatrice de CURVE, le premier mouvement body positive en Belgique, insiste sur le fait que le body positive concerne tout le monde, y compris les personnes minces. Elle souligne que les hommes ont également du mal à assumer leurs complexes et que leur représentation dans le mouvement est encore trop faible. Pour elle, le message du mouvement va bien au-delà du simple fait d’accepter ses rondeurs ; il s’agit plutôt d’accepter et de célébrer la diversité corporelle dans toutes ses formes.

Conclusion

En conclusion, le body positivisme émerge comme un mouvement en mutation, ayant traversé des décennies d’évolution depuis ses origines militantes dans les années 1960-70. Initialement conçu comme une réponse aux normes de beauté oppressives par les personnes grosses et très grosses, il a évolué pour devenir une plate-forme d’acceptation de soi où diverses voix s’expriment. Cependant, cette popularité croissante a conduit à une réappropriation critiquée du mouvement, avec des voix dénonçant sa dilution et sa déformation par des individus qui entrent néanmoins dans les cases conventionnelles de la beauté. Malgré cela, certain.es défenseur.euses du body positivisme soutiennent une vision inclusive, célébrant la diversité corporelle dans toutes ses formes. Dans l’ensemble, le body positivisme est à un tournant de son histoire. Alors que le mouvement continue d’évoluer, il est crucial de se souvenir de ses origines militantes et de s’efforcer de maintenir son engagement en faveur de la justice sociale et de l’inclusivité. Seulement ainsi pourra-t-il véritablement atteindre son objectif de libérer tous les corps des contraintes des normes esthétiques oppressives.

Bibliographie

Collectif Gras Politique. (2024). Body Positivisme : Plus que jamais, un mouvement militant [Blog post]. Récupéré sur https://graspolitique.fr/body-positivisme-plus-que-jamais-un-mouvement-militant/

Courrier International. (2023, 20 juillet). La fin de l’“idée fabuleuse” du body positivisme. *Courrier International*. https://www.courrierinternational.com/une/une-du-jour-la-fin-de-l-idee-fabuleuse-du-body-positivisme

Hidoussi, V. (2022, 25 octobre). *À double tranchant  ;  : les limites du body positive*. Madame Figaro. https://madame.lefigaro.fr/bien-etre/forme-detente/a-double-tranchant-les-limites-du-body-positive-20220410

Louderback, L. (1967). More People Should be Fat! The Saturday Evening Post.

Pirmez, M. (2019, 9 novembre). *Body positivisme, un mouvement faussement incluant ? – Mammouth Média*. Mammouth Média. https://www.mammouth.media/body-positivisme-mouvement-faussement-incluant/

Sobczak, C., & Scott, E. (1996). The Body Positive: A Guide to Loving Your Body. Gurze Books.

Süddeutsche Zeitung Magazin. (2024). Le Body Positivisme : À la recherche de ses origines [Article]. Süddeutsche Zeitung.

S’ouvrir aux autres et à soi-même ?

Le jeudi 23 novembre 2023 s’est tenu notre conférence de l’automne. Ihsane Haouach en était l’invitée et elle nous a présenté son livre et son idée de modèle répondant à la question : comment mieux s’ouvrir à soi-même et aux autres ?

En résumé

Ses principaux conseils sont :

  • Apprendre à se connaitre et oser rester soi­-même ;
  • Être ouvert.e aux autres, malgré nos différences, en ayant la patience de les écouter, de tenter de se mettre à leur place ;
  • Respecter les points de vue de chacun.e, nos interprétations nous sont propres et uniques, elles dépendent de notre éducation, de nos expériences de vie et sont toutes aussi valables et valides que les autres.

Se connaître et rester nous-mêmes, c’est définir ses valeurs et assumer ses convictions, sans que cela ne signifie qu’il faut camper sur ses positions et qu’il est interdit de changer d’avis. Toute personne a quelque chose à nous offrir et à nous apprendre, le tout est de lui en donner la chance. Tout comme nous avons toutes et tous des trésors à offrir et apprendre aux autres, le tout étant de s’en donner la chance. Trouver un équilibre stable entre ses valeurs et l’ouverture à l’autre. Ne pas s’enfermer dans ses choix, oser échanger, sans rien attendre en retour que la richesse du partage. Souvent, même si tout semble nous opposer, en dialoguant, des convergences peuvent naître et c’est là que la magie opère. Se sentir compris.e, entendu.e, écouté.e, aimé.e reste les clés vers l’apaisement personnel, mais aussi collectif.

Envie de découvrir le modèle OPEN en vidéo ?

Vous trouverez ici la vidéo, résumant la proposition OPEN d’Ishane Haouach. Merci à toutes les personnes qui sont venues, nous avons été ravies de partager cette soirée avec vous. On espère vous revoir bientôt, on vous concocte une chouette soirée en mars 2024 !

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Rapport d’activités 2022

L’année 2022 nous a permis de reprendre peu à peu un rythme tout à fait normal après plusieurs années chahutées par la pandémie de Covid. Nous avons eu plus d’absences que les années précédentes ce qui nous a demandé plus de temps pour reprendre régulièrement contact avec les participant.e.s qui étaient sur la voie du décrochage.

Notre public a aussi été un peu plus difficile à contacter à la rentrée de septembre 2022. Heureusement, peu à peu, les groupes se sont constitués de façon homogène.

Les Ateliers de l’Egalité et de la Citoyenneté ont à nouveau permis aux participantes de prendre une place plus visible et plus concrète dans la société grâce aux nombreuses activités proposées. Elles ont aussi été présentes lors des activités hors de nos murs, au PointCulture par exemple ou encore lors du Festival Féministe organisé par la Maison Amazone.

Les Ateliers informatiques pour adultes débutant.e.s ont aussi trouvé leur public, issus de nos groupes de participant.e.s mais aussi d’autres associations de la commune. Nous constatons que ces ateliers répondent à un réel besoin des personnes qui fréquentent notre association. La fracture numérique s’intensifie depuis quelques années et nous tentons de la combattre au mieux avec l’aide de notre partenaire, l’ARC asbl. Les femmes en particulier sont concernées par cette fracture numérique et sont demandeuses d’activités qui leurs permettent de gagner en autonomie pour leur vie quotidienne.

Notre public était aussi au rendez-vous lors de nos événements ce qui nous a réellement fait plaisir après de longs mois avec très peu de sorties culturelles. Nous espérons là-aussi avoir répondu aux attentes des personnes qui nous soutiennent depuis longtemps ou à celles qui peu à peu nous rejoignent.

Notre nouvelle communication nous permettra, nous l’espérons, d’aller à la rencontre d’un nouveau public, sans doute un peu plus jeune, et certainement grâce à la dynamisation de nos activités sur les réseaux sociaux.

Tous les détails de cette année charnière sont dans notre rapport d’activités 2022.

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